Eve : “Je suis designer, j’ai étudié à l’école Boulle, puis à l’ENSCI les ateliers (École Nationale Supérieure de Création Industrielle), à Paris.
Je me suis spécialisée dans le domaine de la création verrière en me formant d’abord, au sein d’un atelier, au moulage dit de « pâte de verre », à la taille et à la gravure. Puis, j’ai intégré le CERFAV (Centre Européen de Recherche et de Formation aux Arts Verriers) et suis devenue Compagnon Verrier Européen en soufflage de verre.
Laurent : Je suis souffleur de verre. Je suis issu d’une famille de céramistes, j’ai toujours conçu et fabriqué des objets de mes mains. Suite à mes études (tournage d’art, puis soufflage à la canne), j’ai entrepris quinze années d’expériences professionnelles, dans différentes structures, afin d’acquérir la polyvalence nécessaire à une liberté de création.
Ainsi, j’ai été formé à la rigueur technique, à la production sérielle, et à l’exigence du luxe au sein des cristalleries Saint-Louis et Lalique. J’ai également acquis des savoir-faire plus spécifiques dans des ateliers artisanaux, notamment à Biot, pays du verre bullé. Et j’ai été confronté au travail sur-mesure au sein du Centre International d’Art Verrier (Meisenthal) où je réalisais des pièces pour des artistes et designers en résidence.
Comment est né l’Atelier George ?
E : En 2012, on a eu l’opportunité de travailler ensemble sur un projet, baptisé les “Feuilles de Verre”. Je fabriquais des origamis en papier plié, mis en forme comme des moules, et Laurent soufflait dedans. On ne s’en doutait pas mais ce projet était en fait le point de départ de cette aventure.
Par la suite, nous avons créé la première Collection d’objets d’intérieur de l’Atelier George.
Quels types d’objets éditez-vous ?
E : Nous éditons des luminaires, des carreaux de verre, des poignées de porte et des objets de décoration.
L : Nous ne fabriquons jamais deux objets identiques. Pour chacun d’entre eux, il existe une variation dans le décor ou la forme. C’est l’empreinte de notre savoir-faire que nous choisissons de mettre en avant.
Comment travaillez-vous ?
E : Ensemble ! (Rires)
L : Notre activité est restée double : parallèlement à nos collections d’objets, nous continuons d’expérimenter de nouvelles façons de mettre en forme le verre. Ce territoire d’exploration, c’est notre propre recherche en innovation.
E : La fabrication numérique est un de nos champs d’exploration. Les outils digitaux permettent d’augmenter les possibles au sein de notre atelier. Nous pouvons par exemple mettre au point nos propres moules, ou encore créer des outils inédits dans la pratique du verre soufflé.”